Comment mieux contrôler et optimiser les coûts dans le Cloud ?

par Didier Teixeira - Solution architecte avant vente, Sopra Steria
par Frédéric Janicot
| minutes de lecture
L’adoption de services de Cloud public implique de repenser la gestion financière de son IT. Passer d’une logique d’investissement, avec des plans d’investissement à 3 ans, à un fonctionnement basé sur des consommations instantanées et des logiques d’abonnement impose en effet un management efficace des coûts pour éviter les dérives et les dépenses injustifiées. Et mieux vaut ne pas attendre d’avoir migré la totalité de ses applications sur le Cloud pour se doter d’une telle gestion financière !
 

Basée à la fois sur un pilotage technique et financier des opérations, cette nouvelle gouvernance s’appuie sur une démarche FinOps associant un ensemble de compétences, pratiques et outils visant à mesurer les consommations et à optimiser les coûts.

Éviter les dérives financières du Cloud

Dans son State of the Cloud 2018, Rightscale indique que l’optimisation des dépenses liées au Cloud est considérée comme la priorité numéro un pour 58 % des entreprises sondées, un résultat en hausse de 5 points sur un an. L’étude constate que cette préoccupation augmente avec le degré de maturité jusqu’à concerner 69 % des entreprises considérées comme ayant déjà des usages avancés en matière de Cloud. Elle révèle enfin que l’amélioration du reporting financier associé au Cloud apparaît comme une priorité pour 44 % des répondants.
 
La simplicité apparente du Cloud avec ses ressources actionnées à la demande encourage presque naturellement l’augmentation des consommations, jusqu’à provoquer des dépenses injustifiées, inutiles et pénalisantes. Les exemples ne manquent pas :
 
  • L’application dont les serveurs d’exécution ont été arrêtés mais dont la base de données et le stockage tournent toujours,
  • L’environnement de test déployé pour une vérification ponctuelle qui n’a jamais été décommissionné,
  • L’infrastructure qui tourne en 24/7 alors que l’application métier qu’elle héberge ne fonctionne que sur les heures ouvrées
  • Le manque de prise en considération ou mauvais usage des réservations …
Ces dépenses inutiles n’ont qu’un impact limité quand elles sont envisagées séparément les unes des autres, mais leur accumulation finit par se révéler très onéreuse pour les entreprises.
 

Adopter une logique FinOps : Eduquer, contrôler, optimiser

Pour déléguer efficacement la mise en œuvre des ressources et des services au plus près des utilisateurs, l’entreprise doit partager des bonnes pratiques et se doter des moyens nécessaires au contrôle des consommations. Cette problématique a fait émerger une nouvelle fonction, dite FinOps, incarnée par des profils ingénieur et/ou architecte doté d’une compétence financière. Celle-ci a 3 missions principales :

Eduquer : c’est sensibiliser, infuser de nouveaux réflexes de frugalité numérique au sein d’organisations étendues où les responsables applicatifs sont au plus près des usagers. Pour y parvenir, il est notamment nécessaire d’établir une gouvernance adaptée, qui ne doit surtout plus envisager séparément l’infrastructure et l’application.
 
Contrôler : c’est mesurer grâce à des outils de Cloud Cost Management et identifier au plus tôt les dérives, les consommations exponentielles, les ressources non adaptées ou tout simplement inutiles (zombies). Puis si besoin est, il est essentiel d’informer les utilisateurs pour recouper ces informations avec la réalité des usages de l’application ou encore avec les prévisions formulées dans un cadre budgétaire. En consolidant une vue complète, l’objectif est de pouvoir judicieusement optimiser les consommations ou prévoir une modernisation plus massive de l’application pour bénéficier de services managés à l’usage (en développant une approche DevFinOps).
 
Optimiser : c’est ensuite appliquer de manière régulière les recommandations d’optimisation et utiliser au mieux des opportunités de réservation de ressources permettant de réduire de 50% à 70% certaines consommations unitaires. En fonction de la maturité des processus, des règles d’utilisation mais aussi et surtout du degré d’automatisation, cette gouvernance des usages permet des gains financiers mensuels pouvant atteindre 10 à 25% de la facture Cloud. Cette activité s’inscrit dans la durée et est soutenue par un reporting régulier, apportant de la transparence et facilitant la prise de décision.
 

Les pratiques FinOps, alliées de la Sobriété Numérique et de l’Innovation

Piloter son Cloud financièrement est une activité clé pour les entreprises qui investissent massivement dans le Cloud pour accélérer leur transformation digitale. En dégageant des économies substantielles et pertinentes, cette activité contribue à la fois à une meilleure sobriété numérique mais aussi à l’identification de nouvelles capacités d’investissement pour porter les projets d’innovation, créatrices de valeurs.

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